Archives par mot-clé : Seyssel exposition

FONTANA L. D.-SONG Xiaojun du 2/6 au 3/7/2022

 

Xiaojun SONG

Pour cette exposition, la plupart de mes pièces sont des créations récentes. Je traçais, je trace, je tracerai les instants pour que le temps s’arrête sur le papier. Je les appelle « Méditation » – ma façon de méditer. Cette série « Méditation » est le reflet de ma pensée sur la vie, composée de gestes inlassablement répétés. Du matin au soir, comme de la naissance à la mort, tout n’est fondamentalement que répétition d’un même cycle. Quel que soit le sens que nous leur donnons, toutes les choses que nous faisons nous amènent irrémédiablement au bout de notre vie. Le mouvement du trait est semblable à celle-ci, il se présente comme un départ vide de sens. Il vient de nulle part pour aller nulle part. Il est à la fois sa cause et son effet. À l’instar du principe de genèse taoïste, le premier trait engendre le second, puis le troisième et enfin la totalité de la composition. La raison d’être du trait n’est pas ailleurs que dans l’engendrement successif et répété des autres, lorsque le principe pictural du geste s’efface peu à peu pour devenir pleinement méditatif.

https://xiaojunsong.net/

 

Laurent Dominique FONTANA

L’immobilité

De la fenêtre de la Galerie, le Rhône dans toute sa force et son ampleur, changeant au gré des orages et des sécheresses, miroir du temps. Le temps qui s’en va.

Les sculptures : figures noires, dressées, immobiles, la peau brulée. Les corps comme des arbres sur la grève, dont l’écorce décrirait le «livre des épreuves» : 
les fortes crues aux eaux chargées de débris, d’épaves, de branches. 

À l’image du monde des hommes, la matière noire traduit la vie comme un arbre ravagé par le temps.

https://laurentdominiquefontana.ch/

 





Ghost Tales-C. BAYENET-C. GLASSEY-U.RICHTER du 20/4 au 29/5/22

 

Carmen CALDAREA BAYENET

La création artistique a d’abord été pour moi le lieu d’un rapport quasi charnel entre la nature et le divin. J’ai consacré de nombreuses années à des créations qui s’inspirent de peintures religieuses traditionnelles de Transylvanie, dans lesquelles Jésus et les saints prennent place au milieu de décors ruraux, entourés d’arbres, de fleurs et de vignes. Petit à petit, la tradition a cédé le pas à des œuvres de plus en plus autonomes, qui posent des questions à la manière des postmodernistes, et tentent de redéfinir le lien entre l’humain (l’artiste), la nature (le corps), le divin (l’idéal). Mon travail est à la croisée des chemins entre un profond enracinement dans la tradition, et une remise en question permanente de celle-ci.

https://c-carmen-b.ch/

 

Catherine GLASSEY

Je pratique le moulage depuis de nombreuses années. Le fait de «saisir le vif » en reproduisant des fragments de corps ou d’objets et de les recombiner autrement, me permet de questionner le réel, de poser un regard différent sur les choses.

« Il n’y a pas qu’une seule réalité. Il existe plusieurs réalités. Il n’y a pas qu’un seul monde. Il y en a plusieurs, et ils existent tous parallèlement les uns aux autres, mondes et anti mondes, mondes et mondes fantômes, et chacun d’entre eux est rêvé ou imaginé ou écrit par un habitant d’un autre monde. Chaque monde est la création d’un esprit ».

Seul dans le noir de Paul Auster

 

Uta RICHTER

Uta Richter est une artiste berlinoise qui vit et travaille à Genève. Dans ses œuvres, elle se tourne vers le passé pour traquer la nature humaine.

La série « Berlin Ghost Stories » suit cette logique. Ce sont des assemblages dessinés et collés sur le fond sérigraphié du paysage industriel aujourd’hui démoli de Berlin-Treptow.

L’artiste aborde les actes d’équilibriste entre opportunités manquées et vécues, amour de la vie et violence, utopie et nostalgie, individualité et norme.

À partir de ces zones de tension, une perception dialectique de sa propre histoire veut s’ouvrir au regard du spectateur.

http://uta-richter.net/Texte/france/startf.html

VITRINES-BERNACHOT C.-GUYOT J.-MEYLAN É.-PERIER A.-PÉRY F.-SCHIBLER G. du 4/3 au 17/4/22

 

VITRINES

Claude BERNACHOT

Je fais de la « street photography », de la « photographie de rue ».
Je photographie les gens dans leur environnement. Par sa composition, le photographe organise le chaos, structure l’espace.
Il ne doit pas porter son attention uniquement sur la ou les personnes photographiées, mais aussi sur ce qui se passe derrière ou devant elles.
Ici, sans être le sujet principal de la photographie, les vitrines et leurs surfaces vitrées, utilisées comme arrière-plans, premiers plans, motifs ou par ce qu’elles reflètent, sont un élément important dans l’organisation de l’image.
Dans les diptyques, le photographe va chercher à mettre en relation, entre deux images, des éléments – formes, gestes, couleurs – qui vont tisser entre elles des correspondances, créer des résonances et qui, d’un bord à l’autre du cadre, vont se faire écho.

 

Jacques GUYOT

Le travail proposé pour cette exposition « Vitrine » est basé sur quatre photographies qui sont prises à travers une vitre donc « Vitre In ». Dans ce cadre vient s’inviter une autre œuvre photographique en rapport avec la photo. 
Cette oeuvre photographique est un cyanotype (Herschel 1842).
Ce procédé permet d’obtenir un négatif sans appareil de photo, avec des pauses longues de trente minutes et une source d’ultra-violet (Soleil). Le développement se fait avec de l’eau.
Les techniques photographiques numériques sophistiquées invitent la simplicité du procédé du cyanotype et, par là même, créent une vitrine virtuelle pour ces œuvres bleu Prusse.

 

Éric MEYLAN

Pour cette exposition sur le thème des vitrines, j’imaginais, au départ, des prises de vues à l’intérieur des commerces, avec des client(e)s, car je voulais qu’il y ait de la vie dans ces images.
Devant les évidentes difficultés de réaliser cette idée et l’arrivée du Covid, j’ai modifié mon approche : dans chacun des commerces visités, j’ai demandé au vendeur ou à la vendeuse présent(e)s de se placer devant sa vitrine et de cacher son visage (Covid oblige ! ) avec un objet prélevé dans son étalage.
Les photos, en plan large, montrent aussi bien les vitrines que les humains dans cette période si particulière.

 

Aline PÉRIER

Y a-t-il une vie après les vitrines ?
Elles sont belles, longues et parfaites.
Elles portent dans les vitrines tous objets de désir, robe, tailleur, chapeau, sac à main.
Plus qu’être à la mode, elles sont La Mode.
Jusqu’au jour où, même si leurs pommettes sont toujours hautaines, leurs yeux faits et leur teint lisse, elles se démodent.
Elles n’ont pas changé, pourtant elles ont vieilli. Ce n’est plus leur tour d’être belles.
Alors c’est la mise au rebut. Nues et démembrées, retirées du circuit, destinées à la casse et soustraites aux regards, il leur reste un dernier passage sur le trottoir avant l’arrivée du camion-benne ou, pour les plus chanceuses, du brocanteur.
Là le temps et l’oubli les effritent, les pâlissent et les blessent. La photographe Aline Perier y voit un parallèle avec nos vies humaines, où la vieillesse aussi peu à peu rend les femmes invisibles.
Et pourtant. En leur apportant sa lumière et son regard, en proposant de nouveau ces beautés idéales d’autrefois à nos yeux soudain ouverts et bienveillants à leurs imperfections, elle leur confère une autre vie.
Alors ce n’est plus de la mode. C’est de l’art. Et sans nul doute, un art de vieillir, et de vivre.
Texte : Sylvie Overnoy

 

Fabienne PÉRY

Quel sujet à explorer en pleine pandémie !
J’ai donc choisi de me mettre en scène dans des vitrines qui racontent 12 mois de confinement, restrictions et replis sur soi.
Heureusement, l’art nous garde une grande liberté et c’est avec enthousiasme que j’ai créé chaque jour une vitrine différente qui exprime ce que j’ai fait pendant une année de pandémie. Une seule fois au théâtre sur toute une saison d’abonnement ! ; la famille en images, les tâches quotidiennes, l’art, des travaux dans la maison, et… Noël.
Toute une année en vitrine !

 

Guy SCHIBLER

Par le mot vitrine, nous entendons ici, banalement, la devanture vitrée d’un local commercial. En quoi la vitrine peut-elle intéresser la photographie ?
La vitrine de magasin, c’est à la fois un cadre dont les quatre bords sont reliés par une vitre et, derrière cette vitre, une élaboration visuelle qui hésite souvent entre le bi- et le tridimensionnel : surface dilatée dans la profondeur ; volume fortement aplani. Un cadre qui délimite un champ, donc. Ou un champ qui remplit un cadre. L’analogie entre vitrine et photographie apparaît immédiatement. Photographier une vitrine, c’est par conséquent produire une mise en abyme : mettre un cadre dans un cadre, un champ dans un champ.
Une vitrine maintient le passant à distance de ce qu’elle montre. C’est pour lui la source d’un certain confort, car il n’est pas obligé d’acheter, il n’est pas obligé d’entrer dans le magasin. On lèche la vitrine, on ne la mange pas. Une vitre est là pour séparer regardeur et regardé ; devant et derrière la vitre, ce n’est pas le même monde. Nous sommes mis en position de spectateurs face à des objets exposés, mis en scène, montrés avec ostentation… Tout cela pourrait être dit aussi de la photographie. 
Comme tout spectacle, la vitrine ne produit de la distance que pour mieux attirer. C’est l’éternel paradoxe de la séduction, ici adapté aux codes du visual marchandising. Dans sa vitrine, par sa vitrine, un magasin fait le beau. Elle est sa parure, son maquillage parfois, une incitation et une invitation à entrer, à aller y voir de plus près, et à acheter ensuite, bien sûr. Fabrique d’illusion et de désir, elle est à la fois appât et promesse. 
Et comme tout spectacle qui finit par nous offrir un miroir de nous-mêmes, il arrive bien souvent qu’une vitrine nous renvoie en reflet notre propre image, que le passant y aperçoive soudain sa propre tête au milieu des choses à vendre. Le voilà flatté d’être intégré à l’image. La vitrine est, comme peut l’être la photographie, un miroir de Narcisse.
Les textes et légendes de cette double série de photographies doivent beaucoup à Sandrine Le Corre et à son ouvrage Esthétique de la vitrine, Paris, L’Harmattan, 2018.







ESAAA-Mémoires de l’eau du 14/1 au 27/2/22

 

Mémoires de l’eau 

L’eau est porteuse de mémoire disait Gaston Bachelard.

Le grand cycle de l’eau marque le temps, les paysages, les matières et les cultures.
Des points les plus hauts jusqu’aux grandes profondeurs, l’eau circule et modèle la géographie, façonne les cultures et les imaginaires.
Le projet d’exposition porte sur les formes, les histoires et la poésie liés à cet élément essentiel.

Quelques axes de recherche ont été explorés lors de la préparation des travaux :

  • les traces sur la matière, cartographies sensibles…
  • l’eau enfouie et retrouvée, les grottes et mers cachées…
  • anthropologies des réseaux, mémoires des fleuves et des rivières, les métiers de l’eau…

Quinze élèves de l’École des Beaux Arts d’Annecy ont travaillé sur ces thèmes et vous en présentent le résultat dans cette exposition.